L’Affaire des affaires – Robert & Astier

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Souvenirs, souvenirs

Depuis des décennies, les scandales politico-financiers se succèdent, éclatent, éclaboussent mais ne surprennent plus vraiment. Les mises en examen n’aboutissent pas, il n’y a pas plus de responsables que de dénouement dans ces histoires.

Ne restent que les acteurs toujours présents sur les scènes médiatique et politique, de l’argent qui disparaît et un vague sentiment de « tous pourris ».

C’est ainsi -entre autres- que s’entretient une culture du dégoût, visible lors d’élections par le prisme de l’abstention.

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Le nom de Clearstream dit quelque chose à tout le monde et illustre parfaitement notre mémoire dans ce domaine : personnellement, je me souvenais d’un imbroglio complexe, où étaient vaguement mêlés De Villepin, Sarkozy, et un journaliste, Denis Robert, des histoires de barbouzes diverses… Et de la relaxe sans surprise des politiciens. De l’amertume.

Episode I et II

« L’Affaire des affaires » évoque les deux affaires Clearstream : la seconde n’a pas complêtement disparu des mémoires puisqu’il s’agissait d’un coup tordu entre deux prétendants à la Présidence Française. Leur lutte a emmené avec eux Denis Robert, journaliste d’investigation qui avait enquêté sur le fonctionnement de Clearstream.

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L’intérêt pour cette BD documentaire est donc double : d’un côté on visite la face occulte -mais réélle- du monde de la finance internationale, où l’unité est le milliard d’euros.

Et puis de l’autre, il ne s’agit pas d’un roman historique sur les officines de la Révolution, les luttes discrètes autour de Louis XIV, ou sur l’Égypte antique. Le genre est très intéressant mais la distance temporelle nous éloigne forcément des conditions de vie, de certaines réalités.

Avec l’Affaire des affaires, nous sommes dans le présent, nous assistons, à l’instar de Robert, à notre propre histoire.

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Épris de Justesse.

On aurait pu craindre d’ailleurs croire que Denis Robert, à la fois journaliste de l’affaire Clearstream et scénariste de la BD, soit partial. Bien sûr qu’il l’est : il parle de son expérience !

Mais il a l’intégrité de rappeler les faits et les défaites de ses détracteurs qui n’ont cessé de le poursuivre en justice.

Il faut souligner le travail de Laurent Astier qui a remarquablement servi la trame de ce véritable thriller : le trait est acéré, vif, la maîtrise des clairs-obscurs nous entraîne vers un univers oppressant totalement fascinant.

Tous deux évoquent une gravité à laquelle on ne peut échapper : ils décrivent une dimension de notre monde à laquelle on a rarement accès, et qui pourtant bien réelle…

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Dans un monde où se développe une culture du travail toujours plus intense, un dogme des « efforts à faire », l’Affaire des affaires est au final un document-clé pour comprendre notre époque et gagner en liberté.

Critique rédigée par Galien

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CultureZine au festival de Gretz – Par Galien

 

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L’affiche de Boutanox pour le festival.

Je reviens de Paris, et faut dire que j’y vais le moins possible : j’ai grandi à la campagne et la ville est un terrain étrange et compliqué.

Précisément, je reviens de Gretz-Armainvilliers, et surtout de son festival BD.
Je n’en avais jamais fait et j’étais mort de trouille de me retrouver derrière les tables…
C’était sans compter sur l’accueil royal des organisateurs et de leurs bénévoles : ils savent recevoir et mettre à l’aise.
Du coup, le festival m’a rappelé ceux que j’aimais il y a quelques années : un festival familial, convivial, avec des auteurs ouverts et pas prétentieux.
Dans ces conditions, défendre Cutlure Zine est un plaisir. Un fanzine est toujours difficile à présenter, je trouve : ce n’est pas un album de Bande Dessinée, c’est fait avec les moyens du bord. Perçu souvent comme un truc mal fichu, un truc « pour rigoler ». Pour s’amuser, oui, mal fichu, pas pour Culture Zine !
En définitive, le public a été très sympa, il y a eu plein de bonnes discussions, beaucoup d’échanges en harmonie avec le Zine : Cinéma, BD, Histoire, Science. C’est le genre de propos qui enrichit, et ce que l’on cherche via Culture Zine.
Et  puis, ça a été l’occasion de rencontrer les collaborateurs de Culture Zine, puisque vivant éloignés les uns des autres nous avons rarement l’occasion de nous rencontrer. C’était la première pour moi, et j’ai bien rigolé ! Dédicacer est très sympa et l’appréhension s’est vite envolée.dedicace_galien
Bref, si Gretz réinvite le Zine, j’y retournerai avec plaisir !
À la prochaine,